L’Histoire de la Valpelline
L’histoire nous dit que le premier peuple de la Valpelline fut celui des Salasses au IV siècle ac. Et dont l’activité principale était l’extraction de l’or créant ainsi un commerce florissant à travers les cols alpins. Notre vallée, riche en pâturages et en gisement de minerais fut vite occupée par ce peuple celte. Les échanges commerciaux de bétails et de métaux avec les peuples frontaliers se faisaient par le Col Collon, le col du Grand St Bernard et le col Durand.
De Prarayer, à travers le col Collon, on atteignait Arolla et Evolène deux centres commerciaux importants. Pour aller dans la vallée de bagnes, on passait par le col Durand pour participer à la foire de Chermontagne.
Après les Salasses, ce fut au tour des Romains de dominer la Valpelline de -2 à + 476 dc lorsque la Vallée passa sous le règne des Burgondes. Ensuite, il y eu les Lombards et en + 575 dc les Francs d’ou le bilinguisme de la région Vallée d’Aoste et le dialecte franco provençal.
Dans la Valpelline, on peut encore trouver des traces de l’invasion des Saraceni comme à Oyace et sa Tornalla, un des châteaux les plus anciens en Vallée d’Aoste. Dans le vallon de Ollomont, en 1035, il y a eu les premiers combats entre Saraceni et Valigiani et le col Durand fut le premier libéré. D’autres combats eurent lieu entre Valaisans et valdôtains pour les terres frontalières et pour se souvenir de ces batailles, des lieux ont pris des noms tels que : Plan de la Bona Mort à Place Moulin et dans la Conca de By, un Bois de la Bataille à Ollomont et un Plan Détruit à Doues.
Pendant près de neuf siècles, l’histoire sera conditionnée par la Maison de Savoie qui décida, pour remédier au chaos dû aux luttes de pouvoir, de stipuler en 1191 un accord de protection avec les citoyens d’Aoste en échange de leur fidélité. Ce dernier servit de base pour l’ensemble des privilèges et des libertés qui créèrent un caractère plus autonome aux Institutions administratives et juridiques, constituant ainsi la base de l’autonomie valdôtaine.
A partir du XV siècle, la langue française, déjà parlée par les nobles et le clergé, entre dans toutes les classes sociales. Cette vallée, se trouvant entre les Alpes Pennine est appelée Vallis Pellina jusqu’en 1550 environ pour être ensuite appelé définitivement Valpelline.
Vers 1200, ce village était la propriété des Seigneurs de Gignod jusqu’en 1240 quand le Conte de Savoie Amadéo IV en devint le propriétaire pour le donner ensuite aux Seigneurs de Quart en 1252. En 1612, le village passa à la famille Peron de San Martino, étant donné la fin du régime féodal. Cette famille fit diverses donations aux églises de Valpelline et Ollomont.
Durant la période féodale, le fief de Oyace était le plus important dans la Valpelline qui était constitué dès 1287 des territoires de Villair, Valpelline, Ollomont, Doues, une partie de Allein, Oyace e Bionaz et appartenait aux Seigneurs de Quart. Oyace, avec sa Tornalla, pris une telle importance que la Vallée fut appelée la vallée d’Oyace, chef-lieu du fief. En 1368, en l’absence d’héritier, la Valpelline, compte tenu du droit de l’époque, retourna sous le Royaume de Savoie comme tous les autres fiefs. Mais vu les dépenses importantes pour la maison de Savoie, les terrains furent vendus et le 23 novembre 1778, les communautés de Ollomont, Oyace, Valpelline, Bionaz et Roisan se libérèrent en versant à la famille Perron 240.000 libbre, devenant par conséquent propriétaires de leurs terrains.
Curiosité: le col Durand, appelé aussi fenêtre de Calvin car en 1536 suite à une décision de l’Assemblée général des états qui décida de rester fidèle à la religion catholique et de rester sous l’autorité des ducs de Savoie, les protestants furent chassés et il se dit que Calvin se réfugia en Suisse en passant à travers ce col.
Suite à la peste de 1630 et qui fit de nombreuses victimes en Vallée d’Aoste, la Valpelline ne fut pas particulièrement touchée alors qu’à Doues il y eu 400 morts. Le prêtre commémora les victimes dès son retour en faisant sculpter le bénitier.
En 1700, les écoles furent instituées dans beaucoup de villages fondées par les paroissiens ce qui permis d’obtenir un niveau culturel relativement haut de la population. Lors de la révolution française en 1789, de nombreux représentants du Clergé et de l’Aristocratie fuirent de France. A Bionaz, l’Archevêque de Paris et l’Evêque de Clermont-Ferrand y restèrent quelques mois en 1795. Avec la chute de Napoléon, la Vallée d’Aoste retourna sous le régime de la Maison de Savoie.
En 1861 et l’unité italienne, la langue italienne fut adoptée. Peu de valdôtains la parlait et l’enseignement du français fut abolit à faveur de l’italien. C’est à cette période que fut construit le chemin de fer et que débuta l’industrialisation de la Région. Industrie sidérurgique à Aoste et mines de cuivre à Bionaz et Ollomont.
Durant le Gouvernement fasciste, après 1943, les premiers mouvements de résistance se créèrent contre les nazi-fascistes. La Valpelline fut libérée le 15 août 1944. Après la seconde guerre mondiale, les valdôtains cherchèrent l’autonomie qu’ils atteignirent le 26 février 1948 lorsque fut approuvé par l’Etat italien le statut spécial de la Vallée d’Aoste.